Intégrale musicale d'avril 2017: Pink Floyd🔗

Posted by Médéric Ribreux 🗓 In blog/ Vie-courante/

#music

Introduction

Dans mes résolutions de 2017, il y a marqué "Écouter l'intégralité d'un artiste musical par mois"… Pour avril ce sera Pink Floyd.

Un groupe ultra-connu… mais en fait pas tant que ça ! Mon approche de Pink Floyd est assez sommaire: mon père avait un album du groupe, un de leur plus fameux: "Wish you were here" de 1975. Quand j'étais gamin, personne ne l'écoutait. Ce n'est que bien plus tard, dans la fin de mon adolescence, que j'ai pris le courage de mettre le 33 tours dans la chaîne hifi pour écouter, alors que tout le monde était parti. Et quelle révélation: j'ai complètement adoré.

L'autre moment où j'ai reconnu le groupe a été lors de la publication de son dernier album (de l'époque, c'est-à-dire en 1994): The Division Bell. La chanson phare passait en boucle sur les stations de radio: High Hopes. Je l'ai écouté en boucle, tout en lisant quelques romans de Stephen King (Cimetière dans mes souvenirs).

Avec le temps, j'ai laissé pourrir le contenu et je n'ai pas poussé plus loin l'aventure. Avec "la révolution" du MP3, j'ai juste récupéré ce que je connaissais du groupe, c'est-à-dire l'album Wish you were here mais c'est tout.

Pour le mois d'avril, j'ai donc décidé d'aller à l'étude complète du groupe et voici mes conclusions.

Origine et membres du groupe

Bon, je ne vais pas vous refaire la page wikipedia du groupe, ça n'a pas d'intérêt. Juste pour faire un résumé simple, il faut d'abord retenir qu'il s'agit d'un groupe britannique (et oui, s'il y a bien un truc que les british font bien, c'est la musique et surtout le rock), fondé en 1965 et qui lance sa carrière studio en 1967.

Les membres originels sont, pour les citer rapidement:

Par ailleurs, Pink Floyd ne veut pas dire Flamand Rose (qui serait Pink Flamingo), contrairement à ce que bien des personnes m'ont raconté.

À l'origine, Pink Floyd fait du rock psychédélique. C'est l'époque qui veut ça (les Doors sont sur les rails aussi). Mais leur style musical a complètement été modifié au cours des différentes années qui ont suivi leur prolifique carrière qui commence en 1967 pour se terminer en 2014 avec pas moins de 16 albums studios.

Mon analyse de l'œuvre du groupe

Bon allez, disons-le, j'avais de grandes attentes sur Pink Floyd. Je me disais qu'avec les deux albums que j'avais entrevus, il y aurait forcément des pépites que j'avais ratées, que j'allais, comme le mois dernier avec Sigur Ros, tomber sur des monuments…

…Mais avec un tel parti pris, difficile de retomber sur la réalité finalement assez triste. Dans tous les cas, j'ai été sacrément déçu et voici pourquoi et dans l'ordre chronologique, comme à mon habitude.

Le premier album du groupe, "The Piper At the Gates of Dawn" de 1967 se présentait pourtant assez bien avec sa première piste, certes très psychédélique mais aussi tournée vers l'espace, un peu à la David Bowie. Mais le reste de l'album est clairement à jeter: c'est un mélange de Beatles, de Beach Boys mais qui auraient pris de la mauvaise drogue. C'est lent, assez mou, trop cru, trop répétitif, trop d'instruments, trop de sons discordant, trop de LSD vraisemblablement. Certaines pistes sont clairement à vomir comme "Take Up Thy Stethoscope And Walk" ou encore "Interstellar Overdrive" qui est ennuyeuse au possible (seule l'intro de guitare a un intérêt, 30 secondes sur 9 minutes d'exploitable). Bref, j'ai eu du mal; clairement l'album a vraiment mal vieilli et je n'arrive pas à retrouver l'effet "mythique son d'avant".

Pas grave, voyons ce qu'il y a sur la suite: en 1968 sort "A Saucerful of Secrets". Même topo que l'album précédent: la première piste est potable mais le reste est aussi à jeter. Le titre éponyme de l'album est à proscrire: ce n'est pas de la musique mais du son discordant sans réelle mélodie, un peu au hasard. Sans doute plein d'effets pour l'époque mais simplement passé de mode et sans harmonie aucune. Bref, aucun intérêt pour le deuxième album. Les intros sont assez soignées mais le corps de la chanson est vraiment à la ramasse.

Bon, il paraît que Syd Barret n'a fait que deux albums, peut-être qu'une fois qu'il se sera barré, ce sera mieux ! En fait, pas vraiment. En 1969, l'album "More" se fait sans Syd Barret mais finalement pas pour le meilleur. Il est pourtant plus varié dans ses sonorités, car on y retrouve de la ballade/folk (avec Crying Song), du métal (avec The Nile Song). Mais ça se gate dès Up The Khyber qui est encore inécoutable sans prendre une grosse dose de LSD. Il paraît que l'album est une BO d'un film. Bof, moi ça ne passe toujours pas.

Prenant mon courage à deux mains, je saute vers l'album qui suit et qui sort en 1969 aussi et qui est nommé "Ummagumma". Mais mon analyse est la même que pour les autres albums: la première piste est potable "Sysyphus part one"; les intros des morceaux sont correctes mais ça ne passe toujours pas bordel ! C'est trop psychédélique, trop expérimental, trop sans cohérence, sans forme, trop liquide. Toujours en train de vomir.

Pourtant les choses s'améliorent très légèrement pour l'album qui suit. Sorti en 1970 (on est à plus de un album par an mais franchement, pourquoi faire ?), "Atom Heart Mother" semble commencer à forger un peu plus le caractère propre du groupe. La première piste éveille un peu plus la curiosité. On y retrouve le style de guitare, de basse, de clavier qui fait la signature du groupe. Mais encore une fois, trop de psyché/psycho et d'expérimental: le morceau dure 24 minutes ce qui est trop. À la fin (enfin, au bout de 15 minutes), on en a marre, ça devient insupportable et c'est vraiment dommage car tout commençait bien. Néanmoins, dans les pistes d'après, le renouveau du groupe apparaît enfin. Par exemple, j'ai assez apprécié la piste 3 intitulée Summer'68. Ça reste bien psychédélique mais, au moins, il y a une cohérence musicale et bien que déroutant, ça s'écoute assez bien. En dehors de cette piste, fuyez !

Allez, je me dis qu'on va enfin s'améliorer avec l'album qui suit (on en est déjà au 6ème en moins de 5 ans) en 1971: Meddle. Bon, on reprend les mêmes et on recommence. Comme d'habitude, la première piste est pas mal: One of these days commence à ressembler à du Pink Floyd. Une bonne intro et ça tient bien sur la durée du morceau. De la gratte élec, du piano, du bon rythme avec juste une pointe d'effets de synthés, ça passe vraiment bien. Mais le reste de l'album est beaucoup trop calme, trop folk. La dernière piste intitulée "Echoes" est d'intérêt mais, comme pour Atom Heart Mother, elle est bien trop longue (près de 24 minutes) et elle finit par s'essouffler. Comme quoi, le progressif c'est bien, mais on peut aussi se brûler les ailes. C'est pas trop mauvais comme album mais ce n'est vraiment pas ce à quoi je m'attendais. Passons au suivant… on ne sait jamais.

Avec "Obscured by clouds" de 1972, on se dit qu'à force de travail, ça va finir par payer. C'est un peu le cas mais en fait, pas vraiment. On retrouve encore une fois un peu plus la signature du groupe mais l'ensemble forme un moment assez peu concret. Ce n'est pas encore ça… Sauf avec une seule piste qui vaut vraiment le détour selon moi. Il s'agit de Mudmen, la piste n°6. Très bonne intro, très bon son, très bon solo de gratte au milieu sans trop de guimauve; complètement progressif mais aussi complètement dans le progrès. C'est à peu près le seul élément de qualité du disque. Le reste est pas mal mais, je ne sais pas, ça n'arrive pas à marquer mon cerveau.

Enfin, en 1973, après 7 albums de mauvais à moyen (enfin, selon mon analyse car à l'époque, les disques se vendent assez bien, Pink Floyd étant même n°1 en France avec son dernier album), sort "The Dark Side of The Moon". Et là, on est vraiment dans du vrai Pink Floyd. Dès la première piste, que je ne connaissais pas, je retrouve mes petits. C'est mélodieux, c'est progressif mais abordable, c'est très musical mais la voix de Gilmour plus grave vient bien nous égayer. Du très bon. Trois morceaux crèvent l'album: la première piste (Speak to Me/Breathe), la quatrième (The great gig in the sky) et l'ultra-connue "Money". Enfin, je découvre un album de Pink Floyd pour lequel je ne suis pas déçu !

En 1975 sort "Wish you were here" qui est une vraie tuerie comparé au reste des productions du groupe. Déjà, la jaquette du 33 tours vaut son pesant de cacahuètes avec deux gars en train de se serrer la main alors que l'un d'entre eux prend feux. Pour le contenu musical, il n'y a, selon moi, que des hits:

Bon, je ne pourrais jamais avoir d'avis objectif sur cet album. Il reste, sans conteste, le meilleur du groupe; un monument à lui seul. Un truc qui ne pourra jamais vieillir (contrairement aux productions antérieures du groupe).

Forcément, après ça, l'album suivant est retombé trop bas. Je ne parlerai donc pas de "Animals", sorti en 1977 qui n'a rien de charmant. Passons directement à The Wall, sorti en 1979 qui s'étale sur deux albums. Un peu moins bon que Wish you were here mais bien meilleur que Animals. Quelques morceaux qui en font la synthèse:

Pour la suite, le groupe fait une petite pause: il ne produit rien avant 1983. En cause, la fin des bonnes relations dans le groupe avec la fin du lead de Roger Waters. Dénommé "The Final Cut", il aurait pu être le dernier album du groupe, tellement il change du reste. On entre dans la décennie 80 et ça se ressent dans le son. L'album est plus calme, moins progressif. Il n'y a majoritairement que la voix de Roger Waters (que j'aime moins). Du saxo, du synthé, du piano brut, on est plus dans la pop que dans le son habituel de Pink Floyd. L'ensemble s'écoute assez bien, mais il n'y a rien de perçant, qui sorte de l'ordinaire. Il n'y a guère que "Not now John" qui sorte du lot monotone de l'album.

En 1987, le groupe n'est plus le même. Roger Waters l'a dissout en 1985. Mais David Gilmour le relance en 1986 et il gagne le droit de ressortir un album avec le nom du groupe. C'est ce qu'il fait avec "A Momentary Lapse of Reason" qui sort en 1987. Roger Waters ne participe pas à l'album et c'est sans doute pas plus mal. Il sonne mieux Pink Floyd que jamais et il a su clairement s'adapter aux codes des années 1980 sans trahir tout le reste, toutes ces années de forge musicale qui ont fait le groupe. Le meilleur morceau de l'album reste sans doute "Learning to Fly", un classique ultra-connu et vraiment très bon. Ce qui me laisse retenir que la meilleure voix de Pink Floyd est sans doute celle de Gilmour.

Enfin, en 1994 sort "The Division Bell", toujours sans Roger Waters et qui laisse les voix toujours à Gilmour. J'aime beaucoup cet album qui est sorti quand j'étais encore ado et que j'ai pu entendre à la radio et qui était vraiment très bon. Je ne peux forcément pas être objectif, mais je dirais qu'il constitue pour moi le deuxième meilleur album du groupe après "Wish you were here". La première piste, est, comme toujours pour le groupe et ce depuis 1967, une excellente introduction (on ne peut pas leur retirer ça). Quasiment toutes les pistes de l'album sont bonnes. Si je devais en extraire le top, voici ce que je prendrais:

Pour terminer, en 2014, sort "The Endless River" qui sera le dernier album du groupe car deux des membres originels du groupe sont morts (Syd Barret et Richard Wright) et Roger Waters ne fait plus partie du groupe. Cet album est basé sur des enregistrements de "The Division Bell" et de productions antérieures. Bon, il s'écoute pas trop mal, à la suite de "The Division Bell" notamment. C'est un album assez moyen qui sent un peu trop les années 90. Moi, j'aurai arrêté en 1994. Franchement, sans The Endless River, ça l'aurait aussi bien fait ! Néanmoins, ce n'est pas un mauvais album et ça s'écoute assez bien quand même…

Ce que je retiens de Pink Floyd

Mon analyse, forcément simpliste, c'est que le rock psychédélique de Pink Floyd a vraiment mal vécu. Les efforts des années 60 et 70 sont vraiment dépassés. Seuls restent les morceaux impérissables du milieu des années 70. Après le groupe part en sucette et finit par revivre sur un pari de David Gilmour, mais pour un album et demi (celui de "The Division Bell" et un demi "A Momentary Lapse of Reason".

Vu le nombre d'albums, il ne faut pas se voiler la face, il reste quand même de nombreux morceaux dignes d'intérêt, de quoi occuper quelques heures d'écoute. Mais ce n'était pas vraiment ce à quoi je pouvais m'attendre. Parfois, quand on commence avec l'album de l'apogée d'un groupe, on ne peut qu'être déçu quand on regarde l'intégralité de la production. C'est sans doute ce qui m'est arrivé.

Conclusions

Pour ce mois, ce fut un peu la déception. Même en laissant sa chance au produit, pendant un vrai mois complet, je n'ai pas du tout accroché aux premiers albums du groupe. Seuls quelques morceaux remontaient de temps en temps mais, c'est moins d'un par album et d'ailleurs, sans aller jamais très loin dans la notation (1 à 2 étoiles sur 5). J'ai même été jusqu'à vouloir mettre des notes négatives tellement certains morceaux me posaient un problème lors de l'écoute.

Ce que j'ai gardé se résume finalement à ce que je connaissais assez bien. S'il faut retenir un seul album, ce sera "Wish you were here". On peut y ajouter "The Dark side of the Moon" et sans doute "The Division Bell" ainsi que quelques pistes de "The Wall". En dehors de ça, on peut pratiquement tout jeter… C'est dur, brut mais c'est mon expérience.

Espérons que pour le mois prochain, ce sera mieux !