Revue littéraire de juillet 2017🔗

Posted by Médéric Ribreux 🗓 In blog/ Vie-courante/

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Introduction

Comme au mois de juin, je continue mon périple littéraire et pour le mois de juillet, je me suis encore contenté d'un seul livre, cette fois pour cause d'overbooking personnel. Néanmoins, le challenge reste relevé avec la lecture de "Paycheck", un recueil de nouvelles de Philippe K.Dick.

À propos de Philippe K.Dick

Il s'agit d'un auteur profilique et très connu. Un temple de la SF à lui tout seul, même s'il a connu une fin tragique. Des films tels que "Blade Runner", "Minority Report", "Total Recall" ont tous été inspirés par ses écrits directs ou dérivés.

J'avais déjà lu "L'homme du haut-chateau" dans les mois précédents et j'avais bien aimé le concept. Donc, je me suis dit qu'il fallait continuer dans ce registre.

Cette fois, j'ai sélectionné, au hasard, le livre "Paycheck". Ce dernier est en fait le nom d'une nouvelle de l'auteur, écrite en 1953. Mais le livre que j'ai lu est en fait un ensemble de nouvelles écrites dans une série chronologique mais sans vrais liens entre elles.

À la différence d'une histoire plus longue comme "The man in the High-Castle" et, sans doute parce qu'il s'agit des débuts de Philippe K.Dick, le style est différent, plus court, avec un thème spécifique à chaque nouvelle. L'ensemble baigne vraiment dans de la S.F. pur jus et se lit avec une facilité déconcertante en quelques heures. On passe vraiment un très bon moment.

De quelles nouvelles s'agit-il ?

Voici un petit résumé, dans l'ordre de lecture:

Quels thèmes abordés ?

À la lecture de résumés, le voyage dans le temps est effectivement un thème central de cet ensemble de nouvelles. Elles s'expriment sur différents problèmes "techniques" qu'on peut retrouver sur ce genre d'histoire, notamment, lorsque des évènements imprévus viennent entacher le voyage, comme lors d'un voyage en voiture qui a un problème de pompe à eau.

Philip K.Dick est avant tout un auteur "noir": ses écrits sont majoritairement sombres et les histoires finissent généralement mal. L'humanité ou les héros sont souvent fichus et dure reste le moment où les protagonistes s'en aperçoivent.

Parfois les conséquences sont plus légères mais généralement, la mort survient toujours.

L'histoire la plus terne à mon sens reste celle sur l'avortement. "The Pre-Persons" décrit un monde où la sur-population est devenu un réel problème par rapport aux ressources disponibles et où les systèmes politiques tentent de réduire le problème par la loi. Dans ce monde, il est légitime d'euthanasier des enfants jusqu'à un âge assez avancé (12 ans). Le système est semblable à celui de la fourrière pour animaux errants. Il fait très clairement le jeu des anti-avortements en poussant l'organisation d'une mort étatique dans ses retranchements externes. L'auteur semble indiquer que tuer un foetus est aussi grave que de tuer un être déjà né, ce sur quoi, je suis farouchement opposé et point sur lequel, il y a clairement une différence. Mais il occulte les problèmes du non contrôle. Il ne fait pas mention de l'état potentiel d'un monde où les ressources sont rares et où la lutte pour la survie et ses conséquences dramatiques sur les êtres encore en vie comme la mort par la famine, la destruction potentielle d'un système de justice, de l'intérêt commun. Rien non plus sur la vie difficile engendrée par la naissance d'un ou de plusieurs enfants, surtout s'ils sont non désirés et qui portera préjudice à la fois aux adultes concernés mais également sur les enfants qui naissent. Bien entendu, et soyons clair, euthanasier un être vivant qui souhaite vivre reste un meurtre et est moralement insoutenable. Mais le livre n'aborde pas d'autres solutions moins radicale et finalement beaucoup moins moralement condamnables comme la contraception ou la description neutre de la réalité de la formation d'une famille. Les individus mentionnés dans le livre sont clairement morbides, voire sadiques, lorsqu'ils évoquent le fait de concevoir un enfant à l'avance dans le seul but de prendre du plaisir à l'euthanasier quelques années plus tard, pour faire bien socialement et pour céder à la tentation d'une mode de mort. Cette situation extrême me semble montrer que l'avortement pré-natal reste une solution scientifique et moralement acceptable du droit à l'erreur et au fait de réparer ce problème, dans des limites acceptables pour une société juste qui tente de trouver des solutions autres que l'acceptation frustrante d'une situation source de frustration qui ne peut souffrir aucune critique.

Enfin, comme ces écrits sont majoritairement de la période de la chasse aux sorcières soviétiques, on retrouve souvent du conflit entre russes et américains, toujours abordés du point de vue des U.S.A.

Conclusions

Pour résumer, "Paycheck" reste facile à lire et très abordable. Philip K.Dick est un bon auteur de SF, un peu sombre mais très clairement précurseur dans son domaine.

Pour ce septième mois, le challenge est toujours relevé, je tiens toujours la barre de lire au moins un livre par mois. Pour le mois prochain, je pense retourner vers un peu plus de littérature française !