Intégrale musicale de février 2017🔗
Posted by Médéric Ribreux 🗓 In blog/ Vie-courante/
Introduction
Dans mes résolutions de 2017, il y a marqué "Écouter l'intégralité d'un artiste musical par mois"… Pour février ce sera Peter Gabriel ! Pour les jeunes qui ne connaissent pas Peter Gabriel, direction Wikipédia. Ne vous fiez pas trop à la photo qui représente un homme de plus de 60 ans. Peter Gabriel, c'était ça plus jeune !
Je me suis limité à sa période post-Génésis car il y avait déjà suffisamment de matière pour faire une intégrale pour le cours mois de février.
Car (1977)
Les 3 premiers albums de Peter Gabriel n'ont simplement pas de nom. Ils s'appellent à l'origine du nom de l'auteur, sans dénomination particulière. Ils ont été rebaptisés à postériori et c'est cette dénomination que j'utilise. Pour Car, je suppose que c'est parce que la pochette de l'album est une voiture.
Premier album de l'ère post-Genesis de Peter Gabriel, on sent néanmoins de fortes traces du passé. La première piste, intitulée "Moribund the Burgermeister" aurait pu être facilement être sur l'album "A trick of the Tail" de Genesis, sorti en 1976, sans qu'on ait pu en faire la remarque. La sonorité, le ton de voix, les instruments, tout concorde à rappeler le passé de l'ancien groupe de Gabriel.
Pourtant, dès la seconde piste "Solsburry Hills", la nouveauté vient poindre avec une sonorité plus pop et moins dans le son de Genesis. On pourrait même la croire très 80's avec ses accords simples mais percutants.
Avec "Modern Love", vient un air entraînant qui se démarque un peu plus de Genesis avec un style plus pop et la voix plus aigue de Gabriel. En revanche, "Excuse Me" est vraiment nulle !
Pour la piste suivante "Humdrum", on revient directement à Genesis. Avec une écoute rapide, on pourrait même presque croire que c'est Phil Collins qui chante. Toute la sonorité de cette chanson relève d'un travail complet et très varié, tout ce qu'on peut retrouver chez l'ancienne bande de Gabriel.
La dernière piste d'intérêt de l'album reste "Down The Dolce Vita". Après une introduction respirant le classique, Gabriel nous invite dans une sonorité digne de la BO de Rocky. Le rythme est très bon, les grattes présentes et le final est vraiment excellent.
Au final, un album de transition plutôt bien fait dans l'ensemble. Un hit (Solsburry Hills), quelques relents très sympathiques de Genesis (enfin pour ceux qui aiment comme moi) et quelques morceaux novateurs bien arrangés.
Scratch (1978)
La pochette de l'album montre un Peter Gabriel en train d'écorcher l'espace avec ses mains, en laissant des traînées blanches dans l'atmosphère. D'où le nom de l'album.
Que noter sur cette œuvre ? Sorti en 1978, il reste encore une forte imprégnation du style Genesis sur les pistes suivantes:
- "On the Air".
- "DIY" où on croirait entendre Phil Collins.
- "Mother of Violence", une ballade.
- "White Shadow" où on retrouve le même son de synthé que chez Genesis, sans doute une des meilleures pistes de l'album.
Mais dans l'ensemble, j'ai trouvé la réalisation assez moyenne. Certes, Gabriel tente de sortir un peu de son style passé mais ce qu'il fait de neuf n'est pas si génial que ça.
Melt (1980)
La pochette de l'album affiche un Peter Gabriel en train de fondre partiellement. Cet album prend une tournure plus 80's que les deux autres. On y retrouve certains éléments qui feront le succès de Gabriel dans les années 80.
Dans la liste de titres de l'album, j'en retiendrai cinq. Le premier est "Family Snapshot" qui est utilisée partiellement dans l'album "Birdy" qui viendra en 1985. La sonorité reste très solennelle et les paroles sont tristes mais le rythme est bon et la chanson passe très bien.
En second, je retiens "Games Without Frontiers" qui sonne comme si on était sur l'album "So". C'est le nouveau style de Peter Gabriel, plus rythmé, avec une voix plus prononcée. C'est une des chansons marquantes de l'album; elle dénonce la guerre en général.
En troisième, il y a "Not One of Us" qui reste moyenne sauf pour le final assez rythmé, proche de ce qu'on peut entendre sur Birdy.
Par la suite, il y a "Lead a normal Life", très différente des autres. Plus apaisée, plus mélodieuse, elle est toute en musique; il n'y a qu'un seul refrain.
Enfin, l'album se termine avec "Biko", une chanson en hommage à Steve Biko, un militant anti-apartheid en Afrique du Sud.
Avec Melt, Gabriel est en train de clairement s'extraire du style de Genesis et commence à se construire une carrière décidément différente.
Security (1982)
Deux ans après "Melt", apparaît "Security", enfin un album avec un vrai titre !
Néanmoins, sur les 8 pistes, je n'en retiens que deux:
- "The Rythm of the Heat" pour son rythme justement.
- "Wallflower" et j'en parle juste après…
Birdy (1985)
Il y a tellement à dire sur Birdy, le film d'Alan Parker dont l'album éponyme de Peter Gabriel est la bande originale. Si vous ne l'avez pas vu, alors procurez-le-vous.
Quand j'étais gamin, j'ai souvenir d'avoir dû faire un commentaire complet sur l'affiche de Birdy (ce devait être en 1990, soit cinq ans après la sortie du film). J'y avais trouvé tellement de matière à explications, interprétations à rédiger que j'en étais vraiment subjugué, et ce, sans même avoir vu le film. Malheureusement, du temps de ma jeunesse, si on voulait voir un film, il fallait attendre qu'il passe à la télé, que les parents veuillent bien vous autoriser à le voir au jour J ou veuillent bien programmer le magnétoscope pour l'enregistrer. Ou encore, il fallait aller au vidéo-club, demander aux parents de l'argent pour ça, à condition que le film soit disponible à la location. Bref, c'était assez dur et j'ai finalement oublié de visionner Birdy. J'ai réparé ce problème il y a à peine un an et, pour cette fois du moins, mes fantasmes de gamins n'ont pas été trahis: j'ai trouvé le film vraiment fantastique et d'un excellent niveau, tant dans la réalisation, le travail et la composition des scènes, le scénario, le jeu des deux acteurs et aussi… sur la captivante bande originale.
Birdy reste quand même un des rares films où Nicolas Cage est vraiment bon ! Matthieu Modine incarne parfaitement le personnage de Birdy, dans toute son expression physique. Difficile d'imaginer qu'il prendra le rôle de l'engagé Guignol dans "Full Metal Jacket" quelques années plus tard.
La BO m'avait vraiment pris par les tripes, en plus de l'histoire. Je m'attendais donc à un travail de qualité et je n'ai pas vraiment été déçu. Cela reste une BO sans aucune parole, un peu autistique dans son expression. Gabriel y a ajouté quelques morceaux repris dans ses albums précédents, notamment, Wallflower de l'album Security qui se retrouve dans "Under Lock and Key" de Birdy et "Family Snapshot" de Melt qui s'incarne dans "Close Up".
Sans doute un des meilleurs albums de BO de Gabriel…
So (1986)
Sans doute le meilleur album de la carrière de Peter Gabriel. On y retrouve une flopée de hits qui sonnent dans toute la splendeur de la musique des années 80. Ce sont sans doute également les pistes les plus connues de l'auteur.
J'en relève trois qui sortent du lot:
- "Red Rain": une intro vraiment excellente, un rythme bien soutenu. Ça sonne fort les 80's et c'est vraiment bon.
- "Sledgehammer": LA chanson de Peter Gabriel avec un clip éblouissant. Sans doute le summum de l'auteur.
- "Don't Give Up": Un duo avec Kate Bush, si mélancolique mais si beau.
Remettre à l'écoute "So" vous replongera dans les sons de votre enfance (si vous êtes né dans les années 70-80 of course!).
Passion (1989)
Bon, je n'ai pas aimé le film et la BO encore moins. C'est long, lent, et maintenant, ça a mal vieilli. Je n'ai pas plus de commentaires…
Us (1992)
Pour moi, cet album semble être la suite logique de "So" !
Tout sonne comme l'album de 1986, dès la première piste avec "Come Talk to Me" qui serait une espèce de "Red Rain" mélangée avec "Don't Give Up".
"Steam" reste dans la même mouvance que le reste et on peut aussi écouter "Washing of the Water" qui correspond davantage à "Don't Give Up".
Enfin, "Digging in the Dirt", serait le "Sledgehammer" de 1992.
Up (2002)
Le dernier album studio de Peter Gabriel du moment, c'est "Up". Entre temps, Peter Gabriel a composé des albums de BO que je n'ai pas relevé (même si je les ai écoutés).
L'album est plus électronique que jamais (enfin, par rapport au style de Peter Gabriel habituel). La première piste d'intérêt est "Darkness" qui mêle bruitage effrayant et la douceur d'une ballade. L'ensemble forme quelque chose qu'on peut qualifier d'élégant.
"Skye Blue" est reposante et plus en douceur avec son cœur de voix.
Mais d'une manière générale, l'album manque de tenue, essaye de faire du moderne de l'époque avec trop d'électro ou d'effets spéciaux qui trahissent le style originel et original de Peter Gabriel. On va dire que c'est un album moyen.
Scratch My Back (2010)
Il s'agit d'un album de reprises et moi, les reprises, je n'aime pas ça… C'est toujours moi bien que l'original à quelques exceptions près et puis, c'est devenu un business. Donc, out !
Conclusions
Lorsqu'on a été dans le groupe Genesis, qu'on l'a formé, on a forcément tendance à ne pas oublier facilement. C'est le cas pour la suite post-Genesis de Peter Gabriel. Certains morceaux ont même été chantés avec Phil Collins à la batterie, c'est dire la proximité.
Néanmoins, Peter Gabriel a su faire sa révolution, sans doute grâce aux bandes originales, et ce assez tôt avec Birdy notamment. L'apothéose reste quand même les années 80, notamment avec So et Us un peu plus tard.
Dans tous les cas, ça fait toujours du bien de mettre un peu de Peter Gabriel en fond sonore avec ses meilleurs albums. Ça aide à voir dans l'au-delà…