Intégrale musicale de décembre 2017: Stevie Wonder🔗

Posted by Médéric Ribreux 🗓 In blog/ Vie-courante/

#music

Introduction

Pour cette fin d'année, je me suis fait un éternel plaisir à parcourir l'intégralité de la production de Stevie Wonder. C'est mon dernier article de 2017 sur une intégrale musicale… J'ai gardé du très bon pour la fin.

Comme d'habitude, j'ai parcouru l'intégralité des quelque 25 albums de l'artiste dans un ordre chronologique.

La huitième merveille de la musique

La carrière musicale de Stevie Wonder commence très tôt. En effet, lors de la publication de son premier album, il n'a que 12 ans ! Surnommé Wonder par ses producteurs en référence à ses talents extraordinaires au chant, aux instruments et à la composition pour un âge auquel nombreux sont ceux qui préfèrent jouer aux billes (ou s'échanger des messages débiles sur le énième réseau social à la mode comme on dirait de nos jours).

Bon, à cet âge, Stevie est mineur et il ne peut pas faire ce qu'il veut: il est fortement encadré par la production de la Motown, en plein essor pendant ces années. Cela s'en ressent forcément sur ses albums.

Pour ma part, je n'ai pas eu le temps d'écouter les 5 premiers albums de Stevie Wonder, car ils sont peu facilement disponibles et parce qu'il fallait bien limiter mon temps d'écoute à un mois. J'ai préféré me concentrer sur les débuts de fin d'adolescence de l'artiste, vers 1966 (il a alors 16 ans). Voilà pourquoi je commence cette rétrospective avec "Down To Earth", sorti la même année.

Down To Earth (1966)

C'est à partir de l'année 1966 qu'on peut dire que Stevie Wonder prend quasiment sa voix d'adulte, profonde, avec assez de coffre pour paraître crédible.

Que dire de "Down To Earth" ? D'abord qu'on sent qu'il s'agit d'une production de la Motown. Tous les codes de l'époque se retrouvent, du thème des chansons jusque dans les choeurs qui accompagnent le chanteur. La musique très centrée sur les violons en fond sonore fait également partie du spectre de la compagnie de Berry Gordy. À cette époque, ce format fait effectivement fureur.

Mais cette fois, la voix de Stevie Wonder fait la réelle différence avec les autres interprètes du label R'nB de référence.

D'une manière générale, "Down To Earth" s'écoute assez facilement si on aime les références de la Motown de l'époque. La voix de Stevie Wonder suffit à sublimer cette production un peu formatée. A seulement 16 ans, c'est bien l'interprète qui fait toute la différence. C'est franchement un bon début pour ce dernier.

Je vous invite à écouter cet album sans doute peu connu des fans (car vieux et pas facile à trouver). Il n'y a aucun tube connu dessus, mais je le classe bien meilleur que tout ce qu'a produit Stevie Wonder depuis ces 20 dernières années, c'est dire !

Up Tight (1966)

Deuxième album pour la Merveille toujours âgée de 16 ans. La différence avec l'album précédent reste sans doute dans le dynamisme. Si les codes musicaux restent 100% conformes à ceux de la Motown, je trouve que le rythme des morceaux est bien plus dynamique, en prémices de ce que va produire Stevie dans quelques années.

Ok, l'album s'écoute pas trop mal pour les fans de la Motown dont je fais partie. A force, on finit par retrouver tous les autres chanteurs du label dedans mais ça fait partie du jeu.

Néanmoins, dans cet album, Stevie Wonder arrive quand même à placer ses éléments propres, à commencer par sa voix. Le morceau éponyme commence à marquer un peu les esprits. Encore un bon début…

I Was Made To Love Her (1967)

J'ai un peu plus de mal avec cet album qui est composé en grande partie de pistes reprises parmi le catalogue à succès de la Motown. Sans conteste, les originaux sont bien meilleurs.

Pourtant et incontestablement, sur les pistes propres à Stevie Wonder, on assiste à une qualité d'interprétation et de production bien supérieure aux précédents albums.

Ainsi, "I Was Made To Love Her" qui lance l'album annonce un futur Stevie Wonder bien trempé. D'abord l'introduction à l'harmonica reste une de ses signatures. Ensuite, le rythme et la mélodie entraînante de la chanson la rende incontournable dans le répertoire de l'artiste.

"Send Me Some Lovin'" avec son introduction grave et bien construite, continue à rendre cet album bien intéressant. Le dynamique "I'd Cry", construit sur les recettes classiques de la boîte de production rend finalement très bien dans la voix de Wonder, notamment grâce à ce rythme, ces choeurs et ces exclamations si particulières.

Pour le reste, il n'y a que des reprises que je trouve assez moyennes, comme à mon habitude.

Néanmoins, sur ce qui est du vrai Stevie Wonder sur cet album, on peut entendre des titres majeurs.

For Once in My Life (1968)

En dehors de la piste éponyme, je trouve cet album un peu en retrait par rapport aux autres. Peut-être qu'au bout de ces 3 albums, ils finissent tous par se ressembler. Car il est vrai que la patte de la Motown a un effet un peu écœurant à la fin.

Je note toutefois quelques pistes qui ont aiguisé mon appétit:

Peut-être un essouflement de cette carrière si prometteuse ? Peut-être tout simplement la fin de l'ère Motown pour Stevie Wonder ?

My Cherie Amour (1969)

En 1969 sort "My Chérie Amour", le bien nommé. La chanson éponyme qui commence l'album est un monument de tendresse et de déclaration d'amour. J'aime assez bien son côté précurseur de ce que pourra être "Isn't She Lovely" qui sortira dans 7 ans.

La deuxième piste n'est pas mal non plus. "Hello Young Lovers" annonce la couleur d'un rythme Soul endiablé digne de ce que pourrait faire un James Brown. Mais après cette piste l'album s'essouffle quand même sérieusement.

L'autre piste d'intérêt de l'album est "Yester-Me Yester-You, Yesterday" avec son refrain incontournable.

Mais après, le tout reste plat. Rien d'extraordinaire ne percole de l'ensemble. Tout reste trop comme les autres albums; il y a encore trop de Motown dedans et on finit par se lasser sérieusement.

Bon, espérons que tout cela change pour la décennie à venir…

Vers la libération et l'apothéose

Vers l'âge de 20 ans, Stevie Wonder commence à obtenir son indépendance musicale et financière de la Motown qui reste son producteur sous le label Tamla. Voyons ce que cette libération peut provoquer chez l'artiste.

Signed, Sealed and Delivered (1970)

Le premier album de la décennie 70 s'annonce plutôt un très bon cru. En effet, on y renifle encore quelques relents des années 60 mais l'ensemble fleure bon la soul music avec le style si particulier de Stevie Wonder.

Dès les premières notes, l'album est posé sur les rails de l'excellence. "Never Had A Dream Come True" amorce la pompe de manière très gospel. "We can Work It Out", très rythmé, mêle années 60 et soul music comme jamais.

La piste éponyme de l'album, une référence de l'œuvre intégrale de l'artiste, sonne de manière assez conquérante. À l'inverse, on a l'impression de se retrouver dans un temple protestant d'un quartier noir avec "Heaven Help Us All". Plus douce, plus en grâce, elle me semble être un clip de nostalgie de gospel pour un Stevie Wonder qui a à peine la vingtaine.

Le plus sérieux "You can't Judge a Booke By it's Cover" nous renvoie à une séquence plus grave, plus philosophe que les autres morceaux de l'album.

Malgré une très bonne introduction de piano "Sugar" me laisse une trainée mélodique un peu niaise dans ses élans et ses aigus.

L'album se termine sur deux pistes qui sont proches dans les tons. Plus calmes, on y trouve une Stevie moins enthousiaste, plus calme. Pour autant, "Something to Say" s'annonce plus politique que jamais avec ses revendications sur la jeunesse et son supposé manque de sérieux.

Non, vraiment cet album est vraiment très bon et je l'écoute souvent.

Where I'm Coning From (1971)

Stevie Wonder fait des albums depuis ses débuts. Après une production dantesque, que va-t-il arriver ? Peut-on raisonnablement rester bon en étant aussi productif et aussi jeune ?

La réponse de l'artiste se fait sans appel: oui, c'est possible. "Where I'm Coming From" se veut encore plus sérieux que l'album précédent. Plus de sonorités graves, un rythme plus marqué, des titres plus sérieux et, surtout, une teinte instrumentale plus mûre font de cet album une véritable réussite.

Les deux premières pistes "Look Around" et "Do Yourself a Favor" renforce cette impression de force. Alors que "Think of Me As Your Soldier" et "Something Out of The Blue" sont plus en douceur.

Paradoxalement, les pistes "I wanna Talk To You" et "Take up a course in Happiness" forment un ensemble moins réussi, car trop niaises. Elles ressemblent aux musiques trop formattées de la Motown.

En revanche, l'album se termine par deux perles de tendresse: "Never Dreamed You'd Leave In Summer" et "Sunshine in Their Eyes" mélangent tristesse, nostalgie avec espoir infini. J'aime assez bien cette fin d'album.

Pour résumer, avec "Where I'm Coming From", on assiste à l'affirmation d'un jeune Stevie Wonder plus libre dans ses réalisations, qui reste fidèle à un certain style mais qui produit vraiment quelque-chose de remarquable. Encore un très bon album !

Music of My Mind (1972)

Maintenant débarassé de l'influence de la Motown pour de bon (et de son contrat avec Berry Gordy), Stevie Wonder rentre plus dans un rôle de créateur compositeur sur cet album.

En effet, il sonne assez différemment des deux derniers albums. Je le trouve beaucoup plus mûr, plus concret, moins léger, plus audacieux dans les instruments.

Ça se remarque dès la première piste "Love Having You Around". Tout en sérieux avec ses tons plus graves; elle introduit plus de sons bizarres, nouveaux que dans les deux derniers albums.

On le retrouve aussi dans "Superwoman" avec une introduction si particulière. La mélodie et les paroles révèlent une qualité de production qui donne une véritable d'impression de sérieux tout en étant dans la nouveauté. Sans doute une des meilleures pistes de l'album.

La piste qui suit "I Love Every Little Thing About You" reprend la même recette avec une mélodie et un ton de voix un peu différents. Mais c'est la même impression de qualité qui s'en dégage.

Plus légère "Sweet Little Girl" n'est pas en reste avec ses airs d'harmonicas, signature de Stevie Wonder.

Viennent ensuite deux pistes qui se ressemblent musicalement et qui sont bâties sur le même modèle et qui viennent consolider cet album déjà très bon: "Happier Than The Morning Sun" et "Girl Blue".

L'album se termine en apothéose par "Evil", une piste plus mélancolique mais avec une sonorité cantique, solennelle, servie par des choeurs bibliques et un orgue synthétique qui ne dénoterait pas plus que ça dans une église.

Au final, il n'y a aucune piste moins bonne que l'autre sur cet album. C'est pour ça que je l'adore aussi. Plus lent dans le rythme, plus calme, "Music Of My Mind" est assez représentatif de la décennie 70 pour Stevie Wonder: de l'excellence, à n'en pas douter au bout de ces trois albums…

Talking Book (1972)

La même année que Music of My Mind, sort le magnifique "Talking Book". Il est lancé par l'excellente "You are the sunshine of my heart", fruit d'une collaboration à plusieurs voix.

La deuxième piste "Maybe Your Baby", en dehors du tube qui la précède est plus complexe. De nouvelles sonorités un peu dérangeantes s'annoncent. Et pourtant, je lui trouve un sérieux plus fort que sur l'album précédent.

"You and I", plus calme et plus posée, illustre assez bien ce que peut être une ballade romantique. Avec son introduction tout en cordes synthétiques et avec la voix retravaillée de Stevie Wonder pour lui donner un accent un peu métalique, on se sent bien, dans la sérénité.

Dans le même genre calme mais avec un poil plus d'inquiétude, on retrouve "You've Got It Bad Girl". Plus grave, elle comporte pourtant quelques instruments spécifiques, comme ceux qu'on pourra retrouver sur l'album "Innervisions", publié l'année suivante. Moi j'aime bien cette inquiétude.

Enfin, on débouche sur une autre des pistes qui forment le top 5 de Stevie Wonder: "Superstitions". Tout est extraordinaire dedans, de l'introduction en rythme avec son export de cordes qui simulent celles d'un piano, au propos de Stevie Wonder. Sans doute une de mes pistes préférées, car je trouve qu'elle est très dansante, très groovy tout en offrant une richesse musicale qu'on trouve rarement de nos jours. J'adore cette marque de fond de rythme qui ne change jamais mais sur lequel on peut plaquer à peu près n'importe quoi pour le faire vibrer correctement. Sans compter les cuivres très présents dans cette piste. Le plus simple, c'est de se remettre l'épisode de Soul Train de l'époque où on voit danser les gens avec Stevie Wonder présent dans la salle derrière son clavier. Ça devait être extraordinaire.

L'autre piste qui forme les 3 tubes de l'album est sans nul doute "Blame it on the Sun". Beaucoup plus calme, plus nostalgique que le reste de l'album, elle permet de trouver la paix, surtout à l'approche de la mélodie du refrain où les choeurs viennent nous soulever vers le bonheur. Pas mal pour quelqu'un qui ne peut pas voir la lumière du soleil…

L'album se conclue avec deux pistes intéressantes sans être extraordinaires mais on est tant marqué par le reste, que c'est de bonne guerre.

D'une manière générale, je trouve l'album encore plus audacieux que "Music of My Mind". Sans doute plus posé encore, je crois qu'on peut dire que depuis le premier album de cette décennie, Stevie Wonder est sur une pente ascendante dans la qualité de sa production. Après 4 albums en moins de 3 ans, que va-t-il se passer pour ses prochaines productions ? Le pire ou le meilleur ?

Innervisions (1973)

Ah, cet album est une mine d'or; des hits à la pelle; du lourd, du vrai, le top du top de ce que Stevie Wonder peut faire. J'adore cet album, je l'ai vraiment écouté en boucle, notamment ses meilleures pistes. Je n'arrive pas à croire à ce niveau de qualité auprès duquel je suis passé à côté pendant toutes ces années.

Tout commence avec "Too High", un condensé de groove, de cuivres graves, rythmés par une basse simple mais percutante avec un effet d'entraînement de dingue. Ce morceau est une leçon de Soul music. Dans tous les cas, l'album est plutôt bien introduit.

Qui dit innervisions, dit aussi visions. Certes, Stevie Wonder est aveugle et voilà pourquoi il nous propose son interprétation d'un monde avec ce sens en moins, ce regard nécessairement intérieur. La deuxième piste de l'album, nommée "Visions" offre un espace de quiétude, probablement issu de l'intérieur de l'esprit du compositeur, sur un rythme beaucoup plus calme que "Too High". La mélodie nous transmet une certaine dose d'inquiétude aussi, par le biais de décalages harmoniques; ainsi qu'un zeste de mélancolie, apportée par cette guitare sèche bien triste. Une très bonne piste assurément.

Vient ensuite un tube: "Living in the City", un cri de guerre porté par un rythme de fou, pendant près de 7 minutes. Les paroles sont engagées, le groove certain, les percussions en choeur sur un canal endiablé. Un truc que tu écoutes pour te remonter, pour t'endurcir. Même si la voix aigüe de Stevie Wonder vient apporter sa force à l'ensemble. Je connaissais déjà cette chanson ultra-connue de Stevie Wonder et je l'avais déjà appréciée dans le passé. Mais j'ai pris plaisir à la ré-écouter sur une version longue.

En lien avec la piste précédente, dans un registre plus doux, arrive "Golden Lady". C'est une de mes pistes préférées de l'artiste. J'adore l'introduction en piano, suivie rapidement par ce souffle électronique d'orgue qui vient aiguiser ma curiosité. La mélodie simple de prime abord se complexifie pour le meilleur sur un rythme posé, calme, assuré. Avant que la voix de l'interprète lance "Golden Lady, I'd like to go there". Les sons électroniques aigus qui ponctuent l'ensemble ajoute une dose juste-comme-il-faut de mélancolie, sublimée par des percussions légères. J'adore l'écouter quand je rentre du bureau…

La piste suivante "Higher Ground" dispose d'un rythme plus groovy, plus léger que "Golden Lady" mais ce groove bien présent s'apprécie à sa juste valeur.

Plus grave encore, "Jesus Children of America" reprend une bonne part de groove mais plus sérieux, plus calme, moins simpliste, plus sombre. Bon, ce n'est pas la piste que je préfère mais la perfection n'est pas de ce monde. Elle est néanmoins d'un très bon niveau.

Par la suite, le morceau qui vient après, dénommé "All in Love is Fair" est un monument de douceur et de mélancolie. J'en ai toujours les larmes aux yeux lorsque j'entends cette introduction en solo de piano sur cette mélodie qui mêle à la fois espoir et tristesse infinie. La voix de Wonder, plaquée sur ce piano inaltérable, se révèle dans une forme de tendresse totale. Alternée dans les graves et les aigus, comme La Merveille sait si bien le faire, on constate que cette voix est un instrument de plus pour l'artiste.

Enfin, on tombe sur l'extraordinaire "He's Misstra Know-It-All" (C'est monsieur je-sais-tout), une chanson adressée à Richard Nixon et à sa politique et à ses manières peu orthodoxes (qui a dit Watergate dans l'assemblée ?).

Ce qui est assez génial, c'est de constater que c'est un album qui est 100% fabriqué par Stevie Wonder: il a lui-même assuré l'enregistrement de tous les instruments acoustiques et électroniques; la composition des paroles, des mélodies. Ce type est juste un génie, au sommet de son art. Ce n'est pas un détail: arriver à ce niveau de perfection, quasiment seul est au-delà de la portée du commun des mortels.

Fulfillingness' First Finale (1974)

Bon après l'énorme succès d'Innervisions (enfin, succès pour mes petites oreilles à moi), on peut se dire que Stevie Wonder ne peut aller plus haut. C'est sans doute vrai pour l'album "Fulfillingness' First Finale" mais on reste franchement à un très haut niveau de qualité qui est un chouïa juste en dessous d'Innervisions. Mais c'est juste pour faire une petite gradation.

D'abord cet album commence très bien par cette petite piste très sympathique, intitulée "Smile Please". Très joyeuse, elle possède un refrain très enjoué qui fait du bien. Une piste à écouter le matin en allant travailler assurément.

"Heaven Is 10 Zillion Light Years Away" qui suit juste après est également remarquable, surtout dans sa richesse instrumentale. Ces sonorités si spécifiques commencent à irriguer tout le travail de l'artiste et, à la fin, elles finissent toujours par faire du bien à nos oreilles. Pour moi, cette piste symbolise un sentiment de sécurité profond, un certain niveau d'harmonie et de force intérieur qui conduit à me rassurer. Encore une piste pour faire le plein d'énergie avant d'aller travailler.

"Too Shy To Say", avec son introduction plus ridicule nous remet sur les rails de la tendresse et de la ballade amoureuse. Plus mélancolique avec ses sonorités hawaïennes, plus calme, elle vient distiller le rythme lent des vagues sur la plage de ma vie. J'aime bien m'y reposer…

Dans une rupture totale, "Boogie On Reggae Woman" se veut plus groovy que jamais. Voilà qui réveille pas mal, surtout lorsque l'harmonica magique fait son apparition. On passe encore un bon moment.

"Creepin'" se veut alors une piste plus inquiétante, plus lourde, plus coulante, plus calme. Son introduction anémique laisse place à une mélodie simple et très Soul. Apaisant, presque reggae si on avait changé le rythme musical.

Alors que tout bascule pour la piste qui suit, plus jazzy avec ses cuivres et plus rythmée surtout. "You haven't done nothing" comporte d'ailleurs une super introduction avec un son de synthétiseur si typique de l'album.

On aborde ensuite la référence Soul de l'album. "It Ain't No Use" est clairement dans un registre un peu différent des autres pistes de l'album. Plus calme que ce qui suit, elle finit par exploser lors du refrain avec ces choeurs qui clament "bye bye, bye bye bye" sur la voix déchirante de Stevie Wonder. Une leçon de Soul, c'est certain.

Dans le registre de la tristesse et du regret, l'apothéose revient certainement à "They Wont'go When I Go", si mélancolique, si religieuse avec ses quelques instruments et son piano qui pleure alors que Stevie Wonder semble murmurer une oraison funèbre. Toujours cette forme de beauté dans le malheur qu'on retrouve chez le peuple noir et pour laquelle j'ai un respect absolu.

"Bird of Beauty" reste un peu dans le même registre Soul que "It Ain't no Use" car elle adopte des codes similaires: des choeurs féminins, un rythme fluide, une mélodie sympathique. J'aime beaucoup ce côté assuré dans la voix de Stevie Wonder qui se conjugue extrêmement bien avec ces voix féminines.

Pour terminer en beauté, "Please Don't Go" vient prouver une fois de plus que Stevie Wonder est un maître de l'émotion et de la chanson qui donne de l'espoir. La mélodie simple qui donne l'impression de l'avoir déjà entendu ailleurs est une déclaration de regrets comme on n'en fait peu. Néanmoins, tout laisse penser à une forme de rédemption et d'espoir face à la situation: la mélodie n'est pas vraiment triste, les choeurs portent une forme de joie et l'harmonica magique efface tout trace d'inquiétude. Le final nous invite à nous envoler vers le paradis. Les ailes me poussent dans le dos quand j'entends cette musique.

Dans tous les cas "Fulfillingness' First Finale" est un album excellent. Sa richesse musicale le prouve. On y trouve de la Soul, du Groove, de la mélancolie comme de la joie intense et un espoir infini. Il n'y a, encore une fois, rien à jeter dessus. Toutes les pistes ont leur intérêt. La seule différence, c'est que les morceaux qui sont dessus sont un poil moins connus que les références commerciales de Stevie Wonder. Je vous encourage fortement à garnir votre bibliothèque musicale avec cet album, vous ne pouvez pas être déçus…

Songs in the Key of Life (1976)

Deux ans après l'album précédent, Stevie Wonder remet le couvert mais cette fois avec un double album. Mathématiquement, on reste à un rythme soutenu d'un album par an !

Que vaut donc cette production ? Tentons une petite rétrospective… Le premier disque commence par le très raisonnable "Love's In Need Of Love Today". Je le trouve très moderne pour son époque. Il ressemble assez aux meilleures productions de Stevie Wonder pendant les années 80 (et elles sont d'ailleurs rares).

Comme autre nouveauté, on trouve "Village Ghetto Land", très calme où la voix quasi a capella de Stevie Wonder sonne relativement clairement et avec un fort écho pour la chanson.

"Contusion" change tout avec un rythme assez marqué. Cette piste entièrement musicale reste un emblème des années 70 et leurs sonorités spécifiques. J'y vois quand même un zeste de Carlos Santana dans la guitare électrique mise en avant.

Apparaît ensuite "Sir Duke", un hommage très jazzy (mais avec un bon mix Soul quand même). C'est également une piste ultra-connue de Stevie Wonder. J'aime bien l'écouter de temps en temps pour son dynamisme et la force de son refrain.

Elle se poursuit aussi avec une autre piste hyper-dynamique: "I Wish" qui sonnera assez bien aux quadragénaires de 2017 qui ont tous entendu la reprise de Will Smith dans les années 2000. Courir avec cette musique dans les oreilles ne peut qu'améliorer vos performances. Cet air entraînant est vraiment très motivant mais restera imprimé dans votre cerveau assez longtemps…

Vient ensuite une piste très intéressante "Knocks Me Off My Feet", sonne un peu comme le premier morceau de l'album avec des différences musicales notables. Beaucoup moins rythmée que la piste qui la précède, elle n'en conserve pas moins encore une espèce de dénominateur commun pour l'album: une certaine forme d'assurance et un style fluide bien épaulé par une mélodie dont les codes restent très présents sur l'album.

"Pastime Paradise" est également bien connue avec son rythme lent et ses percussions marquantes, le tout dans une musique inquiétante et qui semble dure au premier abord. Ce n'est pas pour rien que dans les années 90, elle sera reprise sous le titre "Gangsta Paradise" par Seal.

Vient enfin une petite merveille nommée "Summer Soft". Elle pourrait se comparer à "I Wish" dans ses codes. Néanmoins, son introduction est plus légère, plus douce malgré un rythme plus soutenu au fur et à mesure qu'on progresse dans le temps. Ce refrain calqué sur un "and she's gone!" prononcé par l'interprète est tout simplement génial. La conclusion musicale du morceau vaut aussi son pesant de cacahuètes par sa richesse éclatante ponctuée par un grand nombre de sons différents mais bien harmonisés par ce rythme devenu finalement intense. Une autre piste qu'on emporte en allant courir.

Abordons donc le deuxième album. Il est introduit par l'archi-ultra-connue "Isn't She Lovely", ode à toute naissance de fille. C'est un morceau très long sur cet album (près de 7 minutes) où on peut ressentir pleinement l'émotion transparaitre de la voix de l'auteur/père/compositeur. On ne peut pas ressortir indemne de ce morceau. Le coup de grâce viendra nécessairement de la séquence finale à l'harmonica, si mélodique (et si difficile à interpréter sur cet instrument limité).

"Joy Inside My Tears" nous offre également un moment de calme et de contemplation. Alors que "Black Man", bien plus rythmé nous rappelle que Stevie sait gérer ces ensembles de cuivres so Soul music.

"If it's Magic" nous replonge dans le calme et la volupté surtout avec son parcours musical à la harpe.

On retrouve un autre tube de l'album: "As". Sous ce titre court, se cache un autre monument de la production de Stevie Wonder. Un rythme extraordinaire, une fluidité musicale proche de la perfection et surtout une mélodie magique, dynamique bien mise en valeur par des choeurs féminins si modernes. Une piste excellente pour partir en vacances tant elle fait ressortir la joie et la légèreté du moment.

Viennent ensuite quelques morceaux d'intérêt:

On le voit bien, sur ce double album, on a encore accès à quelque-chose qui s'approche de la perfection. Pour moi, c'est le dernier album majeur de Stevie Wonder. Tout ce qui viendra après sera forcément moins bien. Mais on peut déjà remercier l'auteur de nous avoir tant donné dans cette décennie.

Journey Through The Secret Life of Plants (1979)

Cet album est plutôt instrumental, il se veut la BO d'un documentaire sur la vie des plantes. Bon, pour un documentaire c'est sûrement très bon d'avoir Stevie Wonder dans les crédits mais au final, ce double album me met souvent mal à l'aise car trop "indien boudhiste" comme sonorité. J'ai du mal à pouvoir en écouter plus d'une piste par jour.

Au final, je vous conseille de faire l'impasse; ce n'est pas comme si Stevie Wonder n'avait rien fait d'autre…

Passage vers le commercial et la légèreté

Au début des années 80 et après quelques années sans sortie d'album, Stevie Wonder change encore de registre et épouse quasi-complètement les codes musicaux de l'époque. Par ailleurs, il quitte le registre expérimental pour se tourner vers des productions plus commerciales.

Hotter Than July (1980)

Et ce virage se ressent dès le premier album de la décennie 80. "Hotter Than July" fleure bon les vacances au soleil et la légèreté qui va avec. Néanmoins sans être bon à jeter à la poubelle, l'album est franchement en deça de ce que Stevie Wonder nous avait proposé dans la décennie passée.

Quelques pistes sortent du lot et permettent à l'album de s'en sortir quand même:

Pour le reste, il reste quand même des choses qui sortent de l'ordinaire mais les codes musicaux sont vraiment transformés par ce qu'on pouvait trouver en mainstream à l'époque. Ce n'est pas ma tasse de thé malheureusement (malgré le fait que ce soit pleinement la musique de mon enfance).

Allez ! On peut lui mettre une note de 6/10 quand même…

The Woman in Red (1984)

Attention, sortez les synthés, les coiffures éclatées, les épaulettes, voici les années 80 dans toute leur "splendeur". Sorti en 1984, "The Woman in Red" est la bande originale d'un film éponyme. Stevie Wonder en assure la BO avec Dionne Warwick.

Bon, c'est très eighties dans les codes. Dans l'ensemble, l'album forme une sorte de tâche dans la carrière de Stevie Wonder à cause de la rupture avec un album comme Songs in the Key of Life. On voit clairement que c'est du commercial.

Pourtant, quelques perles émergent (pas facile de faire du pas terrible quand on s'appelle Stevie Wonder). On retrouve ainsi l'ultra-connu "I Just Called To Say I Love You". Un des morceaux phares de l'artiste.

Sur un plan plus musical, deux autres pistes ont relevé mon attention. Il s'agit de "Love Light in Flight" qui, certes sonne très années 80 mais qui forme un ensemble un peu moins léger, plus profond. Ce qui n'est pas le cas avec l'autre piste. Intitulée "Don't Drive Drunk", elle semble avoir été composée avec le synthétiseur sonore de la Nintendo NES tant les sonorités semblent sortir de la console sur The Legend Of Zelda ou Super Mario. Les petites voix débiles accélérées ont quand même un air très entêtant…

In Square Circle (1985)

On reste dans les années 80 mais cette fois, on sort de la bande originale de film. In Square Circle est un album encore une fois représentatif de son époque. Mais je commence à avoir du mal avec justement.

Tout sonne très codifié. On est vraiment loin des années 70 et clairement dans le léger et le commercial. Les sonorités ne sont pas vraiment intéressantes.

Seuls deux titres archi-connus sont présents sur cet album:

En dehors de ces deux références, fuyez !

Characters (1987)

Et la suite de la décennie 80 s'annonce encore plus creuse pour Stevie Wonder qui poursuit sur sa lancée commerciale. Pour aller vite, seul le bien nommé "Free", qui a eu le malheur d'illustrer la bande son de nombre de publicités pour une banque en France, est digne de Stevie Wonder.

Pour tout le reste, j'ai du mal. Ça a vraiment mal vieilli…

Jungle Fever (1991)

Ah, les années 90, un monde en pleine perdition. Que va faire Stevie Wonder dans cette décennie maudite pour la production musicale (le rap, la techno craignos, les boys-bands, les comédies musicales niaises, les chanteurs déjà ringards à 19 ans car ils chantent déjà de la merde, formatée par leurs ainés) ?

Heureusement, il ne fera que deux albums. Parmi lesquels la bande originale du film "Jungle Fever" de Spike Lee. J'ai eu l'occasion de voir le film avant de faire cette intégrale. L'idée que j'avais eue à l'époque, c'était que la bande son était plutôt pas trop mal foutue (alors que le film était franchement moyen; faut dire, le personnage principal est Welsey Snipe).

Je confirme: sous un premier aperçu trop techno, l'album s'écoute plutôt bien. Les sonorités ne sont ni trop années 80, ni trop années 90. La mélodie est au rendez-vous, à part sur quelques pistes. Et on si on écoute l'album en se disant que ce n'est pas un album pour nous faire réfléchir trop, on passe finalement un bon moment.

La piste la plus emblématique, qui résume bien l'album à elle seule est sans doute "Jungle Fever". On y retrouve un truc bien frappé, un peu décalé avec un mélange de sons des années 90 avec des choeurs des années 70 et la voix d'un Stevie Wonder des années 70. Le mélange prend pas trop mal pour mes oreilles.

Conversation Peace (1995)

Après une bonne reprise avec Jungle Fever, l'autre album de la décennie 90 de Stevie Wonder allait-il faire aussi bien ou mieux ?

Selon mon point de vue, "Conversation Peace" n'est pas si mal que ça. Il comporte d'ailleurs quelques pistes d'un grand intérêt:

Néanmoins, le reste de la production est trop nineties, trop rap, trop rythmée comme les productions commerciales de l'époque. Des pistes comme "Rain Your Love Down", "Edge Of Eternity" ou encore "Take The Time Out" essayent d'ailleurs d'imiter les codes du rap. Mais Stevie Wonder ne sait pas faire ce genre de musique, clairement. Il a juste emprunté ce qui marchait à l'époque chez les jeunes et y a plaqué son style. Mais la sauce ne peut pas prendre: l'acide se mélange mal avec le lait. A la fin, on a même du caillé en gros morceaux. Ça ne peut pas être fluide, c'est trop hybride. Voilà ce que je reproche à cet album.

A Time To Love (2005)

Ok, 1995 marque pour moi souvent une barrière fatidique pour les artistes. La décennie 2000 est souvent encore synonyme d'une production très moyenne. Pourtant, Stevie Wonder qui n'a pas sorti d'album depuis plus de 10 ans alors qu'il en était à plus d'un par an dans la décennie 70 sort un nouvel album.

J'en parlerai assez rapidement car cet album ne m'a pas vraiment marqué. L'ensemble est assez plat. Certaines pistes ne sont pas si mauvaises, mais il n'y a rien qui perce vraiment.

Le problème réside justement dans les codes musicaux: trop de rythme cadencé de manière très mécanique, trop de percussions technos et trop de miel et de sirop dans la mélodie. Rien qui sorte vraiment de ce qui se faisait à cette époque (et qui continue à se faire maintenant d'ailleurs). J'ai du mal à apprécier. Particulièrement sur les pistes qui s'approchent des rythmes du rap, nouvelle musique (plus de la percussion avec de la voix humaine d'ailleurs) noire.

Par ailleurs, j'ai clairement l'impression que certaines pistes essaient de reprendre le meilleur de Stevie Wonder dans les années 80. Mais l'ensemble est franchement trop mou. Si on avait appliqué le code musical des années 70, je suis certain qu'on aurait obtenu quelque-chose de moins "Mariah Carey" ou Whithney Houston qui dessert forcément Stevie Wonder et son style si aventureux des années Soul.

Pour mieux comprendre, il faut quand même prendre le temps d'écouter l'album pour s'apercevoir que des pistes comme "Shelter In The Rain" ou "Can't Imagine Love Without You" auraient eu leur place sur "Songs in the Key of Life", sans problème car les mélodies sortent un peu du lot. Il manque un zeste de provocation dans cette production.

Mais à travers la décennie 80 et 90, on sait que les années 70 sont celles du passé. Il n'y a pas de regret à avoir, c'est juste le temps qui passe. Restent quelques aficionados comme moi qui savent s'affranchir des barrières du temps pour se concentrer sur ce qui leur fait plaisir avant tout !

Ce que je retiendrai de Stevie Wonder

Avant de commencer cette intégrale musicale, je savais que j'aimais plutôt bien ce que faisait Stevie Wonder. Maintenant, je sais que je suis fan de sa période des années 70, celle où il se révèle comme un des maîtres de la Soul Music. C'est vraiment cette période où il donne le meilleur de lui-même, avec un style qui lui va assez bien.

Bien entendu, il y a du moins bon. Comme d'habitude, les années 80 et 90, trop commerciales à mon goût ne sont jamais une réussite pour les artistes qui ont démarré dans les années 60 ou 70. Ça a été le cas pour les Beach Boys ou encore Bruce Springsteen par exemple, dans ce que j'ai écouté cette année.

Mais au final, j'ai découvert un nombre incroyable de pistes qui m'étaient complètement inconnues, en dehors de la portée d'un best-of (même en double album) car trop nombreuses. Je n'en reviens toujours pas de ce niveau de qualité. La décennie 70 était vraiment, pour Stevie Wonder, une explosion d'excellence. C'est ce que je garderai en mémoire pour le reste de ma courte vie.

Faisons le bilan de cette année 2017 en musique

Voilà, mon pari est tenu: j'ai écouté l'intégrale de 10 artistes sur ces 12 mois. Beaucoup me rétorqueront que c'était surtout des artistes morts, du passé, très connus et que je ne pouvais pas être déçu. Que je n'explore pas assez les nouveautés, que je n'ose pas sortir assez des sentiers battus ou de ma zone de confort.

Néanmoins, je tiens à dire que je fais bien ce que je veux non ? Je gère mes oreilles comme bon me semble. Écouter un artiste qui a terminé sa carrière est plus simple pour moi: au moins je ne suis pas obligé de suivre son actualité, ce qui me fait gagner un temps précieux. Par ailleurs, quand j'ai construit cette liste d'artistes, il s'agissait d'abord d'artistes que je connaissais mais que j'avais envie d'approfondir. Car, faire l'intégrale d'un artiste permet d'être sûr de ne rien oublier de ce que les critiques musicaux auraient pu oublier. Par ailleurs, en 2017, ré-écouter des pistes des années 60 n'est pas forcément anachronique, car la musique a quelque-chose d'intemporel.

Définitivement, je reste ancré dans les années 70 et parfois 60. Je ne sais pas pourquoi, ce n'est pas du tout ma décennie. J'y retrouve très souvent les airs que je préfère. Je n'ai vraiment aucune explication, car je n'ai finalement jamais entendu cette musique pendant mon enfance, trop marqué par le top 50 des années 80 et 90… Je crois tout simplement que c'est ce que j'aime vraiment. Pourquoi le mettre de côté ?

Quant à la musique d'aujourd'hui, je l'ai abandonnée dans les années 90; sans doute définitivement, par dégoût et écœurement de ce qui était produit à l'époque. Je n'y peux rien, je n'ai jamais accroché et, avec le temps, je finis par croire que ça ne prendra jamais. Il reste quelques exceptions comme lorsque j'ai écouté "Sigur Ros" qui est sans doute le groupe que j'ai le plus apprécié cette année. J'ai continué à écouter leur musique tout au long de l'année; toujours avec la même admiration.

Vais-je renouveler l'expérience l'an prochain ? J'aimerais bien car il me reste tant à découvrir. La Soul Music ne m'a pas encore livré tous ses secrets et pourrais y consacrer encore une année de plus à la découvrir avec des auteurs comme James Brown, Al Green, The Delfonics, Diana Ross ou encore Curtis Mayfield. Le rendez-vous est pris !