1000 km en courant, mon défi de 2020 !🔗
Posted by Médéric Ribreux 🗓 In blog/ Vie-courante/
Ça y est, j'ai réussi mon challenge sportif de l'année 2020: courir 1000km pendant toute l'année. Je crois que je n'ai jamais fait une aussi grande distance par an dans toute ma vie. A 42 ans ! J'en suis super fier.
Globalement, j'ai effectué plus de 110 courses avec une distance moyenne de 9km environ par séance. En moyenne sur l'année, je suis allé courir un peu plus de 2 fois par semaine. J'ai panaché mes sorties en 12 sorties longues d'au moins 16km sans ravitaillement ni eau, une par mois en moyenne. Le reste a consisté en des sorties d'environ 8km (sans ravitaillement ni eau non plus).
Le confinement ne m'a pas vraiment aidé: pendant plusieurs mois, je n'ai pas pu aller courir sur de longues distances. A tel point que j'ai du concentrer la majorité de mes sorties longues sur 4 mois. En septembre-octobre, je faisais pratiquement 16km toutes les semaines. C'était un poil exagéré mais finalement, j'ai tenu bon. Je me suis même fait une sortie à au moins 22km, comme ça, juste pour le fun, sans chrono. J'étais un peu vanné à la fin mais j'ai réussi à ne pas me faire rattraper par les coureurs du club d'athlé local qui revenaient de leur échauffement (j'avais 17 bornes dans les jambes sans ravitaillement et c'était le début d'une petite hypoglycémie).
Pendant les confinements avec cette restriction arbitraire et sans doute parfois pas très adaptée de se déplacer à moins d'1 km de chez soi, mes courses de 8km s'organisaient sur 8 tours d'un circuit d'un peu plus de 1km, à 50m de chez moi. Très rapidement, tout le voisinage faisait la même chose, aux mêmes horaires, télétravail oblige. En résultat, tout le monde courait en même temps et je rencontrais toujours les mêmes personnes, assez nombreuses, sur ce parcours. Pas vraiment de l'isolement physique. C'était en plus un peu monotone même si je variais les sens des tours et les allures. Pendant le début de l'hiver, je pouvais faire le parcours dans la nuit sans éclairage tellement mes pas reconnaissaient le terrain à l'avance.
Il y a eu aussi cette fameuse sortie longue avec ma soeur où nos 11km prévus se sont transformés en 17km dont un tiers sur route départementale. Mais je crois que ça valait la peine de la faire. Au moins pour se dire qu'on était capable d'y arriver.
Il y a eu aussi cette phase où je me suis rendu compte que j'étais capable de conserver une allure de sprint pendant plus de 500m, chose que j'ai toujours crue impossible.
J'ai eu quelques blessures, notamment une petite déchirure musculaire à la cuisse. C'était lors de ma deuxième sortie longue: peu de repos avant la course (j'avais couru la veille) et puis pas assez d'eau. Un peu trop de forcage à la fin et j'ai senti une douleur vive. Mais à 15km sur 16km, le cerveau est déjà un peu engourdi alors la douleur, elle passe. Moins bien le lendemain… J'ai pris un mois de repos et ça a fait le job. C'était ma première blessure en course. Elle est venu m'avertir que je n'étais plus si jeune.
Pour autant, je crois qu'il y a vingt ans, j'aurai été tout simplement incapable de faire autant. Quand on est jeune, je trouve qu'on a plus de mal avec les sports intenses qui mobilisent des ressources énergétiques non négligeables. Peut-être aussi que quand on est jeune, on n'a pas les clefs pour mettre en place un entraînement de routine et s'y tenir.
Ma dernière sortie, un 12km, s'est déroulée dans le Pas-de-Calais, sur les chemins de mon enfance, par un temps de pré-tempête avec des vents d'au moins 60km/h, avec de la pluie. C'était intense mais jouable et comme un clin d'oeil à la vie qui s'envole. C'était bien de franchir cette ligne virtuelle des 1000km dans cet endroit.
Maintenant que faire après avoir franchi cette barrière des 1000km ? La refaire pour 2021 ? Aller plus loin ? Non !
Il me reste un défi de taille avant d'admettre que je sais courir: il y a quelques années, je me suis demandé si j'étais capable de courir mes 8km habituels en moins de 30 minutes (29m59s suffisent). Pour l'instant, je n'y suis pas arrivé. Mon meilleur temps de 2020, c'est 32m44s en étant quasiment à fond avec le vent dans le bon sens et les conditions climatiques réunies. C'est un très bon temps mais j'aimerais quand même voir si je peux atteindre mon objectif de 16km/h. C'est sur ça que je vais me concentrer en 2021. Si j'arrivais déjà à afficher 30 minutes (jusqu'à 30m59s) sur mon chrono, ce serait déjà énorme. Il va falloir que je modifie mon entraînement pour aller encore plus vite qu'avant et tenir cette vitesse.
Et puis, j'aimerais aussi savoir jusqu'où je peux courir sans ravitaillement ni eau en termes de distance. Pour l'instant, j'en suis à 22km. Est-ce-que 25km sont faisables ? 30km ? Plus encore ? Je n'en sais rien pour l'instant mais c'est aussi ce que je vais essayer de tenter pour 2021.
Dans tous les cas, je sais que je vais pouvoir m'accrocher à ces 1000km comme point de référence pour le reste de ma vie. C'est un repère important pour moi. Pour terminer, il ne me reste qu'à conclure par un de ces mauvais poèmes en anglais qui ne riment pas mais qui me font du bien à écrire et à lire:
# Soul of a Lion That's it! I made it! One runnin' thousand kilometers on this fuckin' 2020 doomed year! I am 42 years old, I'm old now, not a child anymore. My body is giving some of its final war. War against aging, war against forgetting. War again accepting, the fact that I am just dying. I knew from the beginning, that the end is always Near, that we've got so much to loose. But at least, my body is still up, still fightin'. Run for your life! Run for your death! The crossin' line is always the same. One day, it will be the end. But at least, not today!