La montagne n'est pas infranchissable🔗

Posted by Médéric Ribreux 🗓 In blog/ OpenStreetMap/

#gis #osm

Aujourd'hui, le 20/10/2009, je suis de retour dans la ville de mon enfance. C'est un bon jour pour commencer à "OSMiser" cette commune car jusqu'à présent, il n'y a pas d'informations disponibles sur OSM.

Ce travail à cet endroit est l'occasion de formaliser davantage la manière dont je réalise l'acquisition de données sous OSM. Après environ 5H de terrain depuis que je me suis mis à OSM et au moins autant de temps à saisir les données, je peux faire le point sur comment je me débrouille pour faire.

C'est le sujet de ce qui va suivre. Cette méthode est sans doute loin d'être parfaite mais, pour l'instant et avec les moyens dont je dispose, elle reste la plus efficace.

Enfin, cet article est également le moment d'évaluer la charge de travail pour "OSMiser" une commune entière et voir si c'est si titanesque que ça !

Un peu de méthode

Avant de commencer l'acquisition des données, j'ai utilisé le plugin cadastre pour vérifier si ce dernier était disponible et bien calé. Et comme la réponse a été positive, je peux me concentrer sur l'acquisition…

Pour moi, l'objectif est de récupérer le plus d'informations dans un minimum de temps (rester efficace, car mon séjour sur place est limité).

En détails, voici ce que je prévois de faire:

En ce qui concerne le mode d'acquisition des données, je pense qu'il n'y a pas de meilleur moyen que d'utiliser la bicyclette. D'abord, c'est pratique: on se faufile partout, on évite plus facilement les bouchons dus au trafic des voitures. Ensuite, vu les nombreux arrêts impératifs pour prendre des notes, je ne me vois pas devoir chercher une place pour me garer. Enfin, si OSM rime avec bilan carbone négatif, mieux vaut ne pas faire d'OSM !

Mon matériel d'acquisition est un Nokia N95 sur lequel j'ai installé Nokia Sports Tracker. Ce logiciel n'est pas libre, mais il permet de faire des relevés GPS et de les exporter (au format GPX). C'est tout ce que je lui demande. Pour vérifier le processus d'acquisition, il est plus simple de voir en direct ce qui est tracé. Pour ça, j'utilise une sacoche avant qui me permet de placer le N95 de manière à voir l'écran. C'est particulièrement utile pour vérifier si la qualité du signal GPS est suffisante. Quand le signal est trop faible, cela se ressent sur l'acquisition et dans ce cas, il vaut mieux faire une pause sur place avant de récupérer un meilleur signal et poursuivre la route.

Ensuite, il me faut de quoi noter les noms des rues. Un simple carnet petit format qui peut se mettre dans la poche ou dans la sacoche de devant fait l'affaire. Attention, en cas de longue route, le fait de placer le carnet dans la poche amène de l'humidité due à la transpiration ou à la pluie et tout ce qui va avec (effacement des lettres).

En fait, ce carnet me permet de noter tous mes arrêts dans l'ordre et c'est ça la clef de la méthode. Sur Nokia Sports Tracker, je ne peux pas insérer de "way points". Il m'est donc impossible de marquer mes arrêts sur cette application. En revanche, comme le GPS continue à faire de l'acquisition, les arrêts sont repérables aux nombres de points sur un même lieu. Et c'est comme cela qu'on peut voir où on s'arrête. C'est assez fastidieux, car il faut noter tous les arrêts et ne pas se tromper d'ordre au moment de la saisie des données mais c'est ce qui est de plus efficace pour écourter la phase de terrain.

Une fois équipé, il n'y a plu qu'à se lancer. Pour faciliter le travail de saisie, je prends le nom des rues après juste après m'y être engagé. Cela permet de ne pas se tromper.

Évaluation du temps passé

J'ai estimé le temps d'acquisition à environ 3 heures. Voyons quels sont les résultats…

Tout d'abord, la vectorisation des voies m'a occupé pendant 2H50 (mes prévisions étaient assez bonnes). J'ai effectué un voyage de 45km en tout ! De plus, le GPS a tenu tout ce temps d'acquisition. Un nokia N95 chargé à fond peut donc être utilisé en mode GPS constamment pendant 3H environ. Cette limite est très bien: au-delà de 3H à vélo, sans entraînement, c'est un peu difficile.

La prise de notes pour le nom des rues et les emplacements de recyclage m'a occasionné 69 arrêts ! Je ne pensais pas en avoir autant à faire.

En comptant environ 15 secondes par arrêt, j'estime à 18 minutes le temps consacré à cette prise de notes, ce qui, relativement à la durée totale du travail est peu important. Toutefois, en ce qui concerne le rythme, ces arrêts sont difficiles à gérer: ça fait moins de 3 minutes de course entre les arrêts !

À ce niveau, l'audiomapping ne fait pas gagner du temps mais du confort. Et ce confort n'est pas à négliger: après tout, OSM, c'est du bénévolat, pas du sacrifice.

Sur le long de mon parcours, j'ai croisé 4 autres vélos dont 3 avec des mineurs dessus: le vélo n'a pas la cote là-bas. Rappelons que mon timing de vectorisation a eu lieu sur la tranche 15H00-18H00 qui inclus l'heure de pointe des transports de 17H30. D'ailleurs, cette commune n'a qu'une seule piste cyclable.

En ce qui concerne les travaux post-terrain, j'ai passé environ 3H à dessiner, nommer, vérifier avec le cadastre le tout sous JOSM. D'où mon adage pifométrique qui me conduit à affirmer qu'on passe autant de temps sur le terrain qu'au bureau lorsqu'on travaille pour JOSM.

Pour conclure sur ce temps de travail, on voit qu'il suffit de fournir un effort d'environ 8H (soit le temps de travail d'une journée moyenne en France) pour mettre les données d'une commune d'environ 4000 habitants avec un territoire d'une surface de (TODO: trouver la surface de Wizernes). Ce qui est finalement peu comparé à tout ce que la connaissance de ce territoire peut nous apporter.

Les résultats

Résultat de mon passage dans OSM
Résultat de mon passage dans OSM

En dynamique ici.

Il y a encore un peu de travail (les chemins dans les champs), quelques routes-limites à éclaircir (que se passe-t-il quand une route sert de limite communale ?), etc.