Mr. Robot, hello world!🔗
Introduction
Une nouvelle année commence, une nouvelle décennie même. Alors que epoch) atteint maintenant ses cinquante années, 2020 se lance comme je referme une page: j'ai terminé la série Mr. Robot). Si d'ordinaire ce blog ne contient pas beaucoup de références ou de revues de feuilletons (c'est comme ça qu'on appelait les séries il n'y a pas si longtemps encore) malgré le fait qu'il m'arrive d'en apprécier régulièrement, je me dois de faire une exception, pour une fois, tant j'ai été marqué par cette œuvre.
Je ne vais pas refaire ici le pitch de la série. D'autres le font beaucoup mieux que moi et ça n'aurait pas vraiment de sens que je rédige un résumé. Car, quand on aime, on ne peut se résoudre à résumer. Cette partialité serait forcément trop réductrice. Non, je vais plutôt parler de ce qui m'a marqué, ce qui m'a apporté émotion et plaisir.
Évacuons d'abord quelques critiques sur la série
D'ailleurs, je vais évacuer ici toutes les critiques qu'on peut faire sur Mr. Robot. De ce que j'ai glané ici et là, les principaux reproches qu'on peut faire à cette série se situent au niveau de la longueur de l'intrigue. Certains vont même jusqu'à dire qu'on aurait pu tout faire tenir en une seule saison. Mon avis sur ce point c'est que même si certains épisodes pouvaient être raccourcis, pratiquement aucun ne pourrait être supprimé car tout converge au maintien de l'histoire et de l'ambiance.
Un des autres reproches que j'ai pu capter réside au niveau de la complexité de l'histoire. En effet, sur de nombreux points, le spectateur doit s'accrocher pour ne pas perdre le fil. Pour le binge watcher courant c'est assez difficile alors que tant d'autres sources de visionnage sont plus fluides. Mais pour le geek passionné, pas de problème. Au contraire, c'est ce qui est recherché: les détails sur lesquels on peut revenir sans cesse et se rendre compte que oui, ils avaient un sacré intérêt.
Enfin, et pour terminer sur le plan des reproches, j'ai entendu dire que Mr. Robot surfait sur une sorte de vague du moment (en 2015) qui mélangeait intégration de l'autisme et autres troubles du comportement (ça me fait mal de mettre ça dans la même phrase) et revanche du nerd de service. De mon point de vue, je n'ai pas vraiment capté cette vague car, dans mon coin, il n'y a bien que Mr. Robot qui proposait cette approche singulière. D'ailleurs singulier signifie, entre autres, pas courant. Et puis, pour une fois qu'on peut rentrer dans la technique informatique sans réduction stupide ou télégénique, autant en profiter non ?
Ok pour les critiques, passons maintenant à ce qui fait l'intérêt de consacrer environ 40 heures de sa vie à visionner Mr. Robot.
Une série en phase avec moi
Ce qui m'a tout de suite plu c'est que le personnage principal me parle immédiatement. Pour la première fois de ma vie, une série s'exprime dans mon langage, avec mes codes, mes repères et c'est très rare, surtout sur un ensemble aussi long d'épisodes. Dès le pilote, j'ai été scotché. Voilà un type qui présente les mêmes centres d'intérêts que moi et qui semble également être atteint des mêmes symptômes de désordre et d'anxiété sociale; qui a un rapport aux autres complexe, en retrait, introverti. L'anti héros typique, loin de la réussite immédiate, un personnage qui lutte au quotidien, sans tomber tout de suite dans le pathos ou la froideur pâle de la maladie mentale.
Et puis il y a le côté hacker justicier qui essaye de sauver le monde grâce à ses talents informatiques, en opposition frontale et assumée avec le monde corporate, avec l'argent qui réduit les rapports humains à ce qu'ils ont de plus dégueulasses. C'est l'idée positive que tout geek qui a appris l'informatique dans les années 80 conserve au fond de lui: les ordinateurs vont changer le monde; ceux qui sauront s'en servir pourront transformer la société dans l'intérêt général, dans l'intérêt du commun.
Dans tous les cas, en tant que libriste, ça me parle directement et ça va dans le sens de mes idées et idéaux, même si je n'ai pas du tout ce côté cracker dans la vraie vie (je n'en ai ni le temps, ni la compétence, ni l'éthique). Pourtant, quand je vois un type qui réalise un crack, prend possession d'une machine distante et trompe son adversaire, je reste toujours ébahi par la beauté technique du geste. Tous les cracks aussi illégaux puissent-ils être contiennent tous cette part de magie qui défie les limites de l'être humain.
Des exploits de qualité
Restons donc un moment sur la pratique des cracks d'Elliot et de Darlene (ou du reste la fSociety). Comme de nombreux nerds, j'ai effectivement pris le temps de faire des arrêts écrans sur un grand nombre de scènes où l'on voit défiler des commandes (dans une fenêtre de terminal en mode texte bien sûr, sinon, tu n'es pas crédible fiston, simplement parce que même en 2020, le texte reste le moyen le plus efficace de dire à un ordinateur ce que toi, tu veux faire de lui). Dans certains cas, on voit le hack du début à la fin ce qui me permet de dire qu'ils sont hyper-réalistes.
Preuve s'il en est de leur justesse, les adresses IP qu'on retrouve dans les scènes de hack sont des IP qui ne peuvent pas exister (car elles sont réservées). Je crois que mettre en place la précaution d'utiliser des classes d'IP impossibles à utiliser indique que les auteurs des hacks ont eu peur que des personnes reproduisent les commandes bêtement sur des machines distantes accessibles, ce qui indique que les exploits indiqués ont une portée réelle s'ils sont joués tels quels.
Sinon, on voit passer tout un tas de trucs courants, allant de scripts maisons en Python3, à John the Ripper, des trucs pour péter du WPA sur du wifi, des scripts pour faire des comparaisons en SQL, etc. Toute la panoplie du parfait petit hacker paranoïaque, confortablement calé avec son ordinateur portable tournant sous la distribution de sécurité Kali.
C'est très réaliste, y compris au niveau de la sécurité quand on voit qu'Elliot cache des machines virtuelles de taille réduite dans des images JPEG de haute définition qui cachent elles-mêmes d'autres images JPEG, le tout gravé sur un DVD caché dans un sac, lui-même planqué sous un meuble. Même les certificats RSA qu'on peut capturer en entier sont valides.
De ce côté technique, je crois qu'il y a assez peu à redire. C'est bien la première fois que je vois tant de code et de ligne de commande dans une série et, ça fait du bien !
Des codeuses et hackeuses
Pour rester dans le côté hacking ce que j'ai aussi adoré, c'est que la série est assez inclusive. Bon, ok, c'est la tendance du moment d'avoir un panel assez représentatif de personnes issues de minorité mais dans Mr. Robot, ce qui est bien, c'est qu'il n'y a pas que des hommes hétérosexuels blancs de moins de 30 ans qui codent ou qui ont un niveau pointu en informatique.
Le troisième rôle de la série qui est Darlene, la soeur d'Elliot (jouée par Carly Chaikin m'a assez bluffé. En effet, c'est souvent elle qui se tape les cracks massifs ou ceux sur la téléphonie mobile. On la voit d'ailleurs agir directement dans la plupart des scènes et son impact dans les exploits est au moins aussi important que la part d'Elliot, le personnage principal. C'est aussi le cas pour un autre personnage: Trenton, une hackeuse musulmane. Rien que cette partie vaut le détour de s'intéresser à la série.
Et puis, c'est le rêve de tout geek de savoir qu'il existe des femmes qui s'intéressent à un haut niveau à leurs centres d'intérêts. Pour résumer, les geeks de sexes masculin accueillent favorablement l'idée qu'il existe des geeks de sexes féminins avec lesquelles ils vont pouvoir partager leur savoir, leurs compétences, leurs problèmes, leurs centres d'intérêt, tout simplement. C'est du moins ma vision depuis très longtemps et je remercie Mr. Robot d'être allé dans ce sens, d'avoir osé sortir du cliché du mec qui code pendant que la fille se paluche les trucs sociaux.
Tout est dans les détails
J'ai déjà parlé de la précision et du souci du détail sur les hacks et les exploits informatiques mais j'ai également remarqué que la série regorge de détails qui comptent. Pour le spectateur moyen, ce serait sans doute trop mais le jeu scénique fait que même en capturant 10% des détails, vous vous en sortirez quand même. Pour les autres, ceux qui creusent, ceux qui hackent, ils trouveront tout ce qu'ils voudront en analysant chaque trame de chaque épisode de la série et trouveront tout un tas de points de référence.
Voici quelques exemples qui m'ont marqué:
- Le tableau moche binaire de l'appartement d'Elliot est présent très souvent, mais généralement placé dans des endroits différents.
- Il y a une corrélation ultra-forte entre la scène de l'épisode 4 de la saison 1 et celle de l'épisode 12 de la saison 4 (la fin). C'est la scène où avec la musique de fond de Perfume Genius: Queen. En revoyant les deux scènes, on se rend compte que dès la 1ère saison, il y a avait les ingrédients de la dernière (ou bien sans doute l'inverse). Oui, quelle joie de mettre les scènes en parallèle sur 2 écrans et se rendre compte qu'elles sont quasiment similaires.
Tout ceci me laisse penser qu'il faut voir puis revoir (sans doute plusieurs fois) Mr. Robot pour essayer de saisir toute la nuance et avoir une vision exhaustive de l'œuvre (ou alors c'est mon côté autiste qui me pousse à vouloir absorber l'intégralité du sujet).
Du graphisme digne de ce nom
Mais, au-delà des détails, je vous invite aussi à vous laisser emporter par la simplicité et la constance de la "charte graphique" comme on dit. Oui, graphiquement, Mr. Robot, ça balance grave.
On va commencer par la police de caractères. Hé oui, ça en jette tellement c'est atypique. Ça fait très années 80/90, ça dérange l'oeil juste pour faire en sorte que le regard se pose plusieurs secondes pour déchiffrer ce qui est écrit. Et puis cette gamme de rouges, si dérangeante, si sanglante, posée un peu partout, ça réveille la conscience.
Sur d'autres registres, la construction graphique des scènes me semble être une leçon de composition. On passe par de nombreux plans monumentaux, complètement centrés soit sur une position, soit sur les personnages qui sont statiquement déposés comme décor. Visuellement, ça en jette. Très souvent, chaque scène ou chaque titre de la série possède une image de ce type en guis d'introduction. C'est un code de la série.
Par exemple, les scènes qui se jouent dans le métro et qui sont nombreuses tout le long de la série s'amusent à marier quelques effets de style avec une composition très symétrique, comme un point de vue central, fixé sur la barre centrale où peuvent se tenir les passagers du milieu. Mélangé avec les lumières fades qui tirent un peu sur le jaune, on a inévitablement quelque-chose de métallique, sorti d'une scène réelle mais sublimée par la composition et le jeu de couleurs.
Ou encore, ce fameux banc du métro de New-York où se tiennent souvent Elliot et Mr. Robot et qui, placé du côté gauche de l'écran, avec ces nuances de jaune fluo des bandeaux d'indication de danger, les néons blafards dont la lumière se reflète sur une mosaïque de carrelages muraux blancs et la bouche d'escalier en contrepoint de fuite amènent une espèce de solennité à un instant important où tout peut revenir en arrière vers le point de départ.
J'ai aussi adoré les introductions d'épisodes sous forme de présentation directement dans la télé, où l'on voit les mires colorées de l'époque, suivies par des reportages qui prennent tous les codes graphiques des années 90: les lignes d'entrelacement, les couleurs blafardes, l'image bombée, pas carrée, une certaine dose de flou.
Je pourrais encore vous citer plein d'autres exemples. Le mieux est que vous les visualisiez vous-même.
Une bande son qui sort de l'ordinaire
Au niveau des émotions, j'ai été fortement marqué par la bande son. En général, quand un film ou une série me plaît vraiment, je me mets la bande son en fond sonore pendant plusieurs jours/semaines, histoire de bien m'en imprégner. Celle de Mr. Robot n'y a pas fait exception même si, dans ce cas, j'ai dû faire une adaptation.
Car en fait, il y aurait plutôt deux bandes sons au lieu d'une seule. En effet, la série embarque une bande originale (composée par Mac Quayle) mais invite également de nombreuses musiques et chansons d'époques diverses et variées, tout au long de l'intrigue. Ça va des Beach Boys à des trucs de rap (que je n'aime pas trop) en passant par de la musique électronique que je qualifie de moderne (car jouée après 1995).
J'ai donc d'un côté les CD officiels de la série et de l'autre côté, tout un tas de pistes (80 environ, ce qui n'est pas négligeable) qui ont été jouées dans les épisodes. Même si mes goûts musicaux sont assez marqués et peu éclectiques, j'ai quand même été absorbé par la bande son au point de prendre le temps de retrouver tous les morceaux entendus, tant leur choix me plaisait. C'est d'ailleurs assez différent d'une série comme Twin Peaks par exemple, que j'ai adorée mais dont la bande son tient en un seul CD et qui semble plus minimaliste de ce côté.
Je ne sais pas qui a géré cette partie de la réalisation mais, c'est assez rare que je trouve des musiques que je connaisse déjà dans une série. Car, tout y va: on trouve des trucs ultra-durs de rap, au générique de K-2000, en passant par du Nancy Sinatra. Et pourtant, malgré ces différences de registre, tout passe toujours bien avec les images. Je vous invite donc à ne pas négliger la bande son de Mr.Robot car je crois qu'elle fait partie de la foultitude de détails qui forment la série.
Une rencontre avec M83
Dans toute cette musique, j'ai trouvé un groupe qui sort de l'ordinaire et que je ne connaissais pas du tout: il s'agit de M83). C'est comme ça, il ne faut pas réfléchir, ça te tombe dessus et même s'il y a uniquement trois morceaux du groupe dans toute la série, j'ai quand même été suffisamment attiré par la proposition musicale pour faire l'étude intégrale des productions du groupe.
Car, on retrouve les trois morceaux de M83 à des moments clefs de l'intrigue qui font qu'on ne peut pas passer à côté. Il s'agit des pistes suivantes:
- "Gone", la piste 11 de l'album "Dead Cities, Red Seas & Lost Ghost" de 2003 qui vient illustrer la fin de l'épisode 7 de la saison 1, lorsqu'Elliot se rend compte que Mr. Robot est son père.
- "Intro", la piste 1 de l'album "Hurry up, We are Dreaming" de 2011 qui vient illustrer la fin de l'épisode 10 de la saison 3, où Elliot retrouve les clefs RSA de déchiffrement de 9/5.
- et enfin, "Outro", la dernière piste de l'album précédent qui vient clôre, avec beaucoup d'émotions, la série dans le dernier épisode de la saison 4.
Ce qui est particulier, c'est que j'ai eu un temps de latence entre le visionnage de la saison 3 et de la saison 4. J'ai dû terminer la saison 3 en septembre 2018 pour terminer la saison 4 en janvier 2020. Entre temps, j'avais déjà repéré M83 et, en bon autiste, je me suis plongé dans l'intégralité de leur production.
Hier, en écoutant la fin de Mr. Robot, j'ai été frappé, saisi quand j'ai reconnu, au bout de quelques hésitations tant l'introduction du morceau était allongée, le fameux morceau "Outro" qui ne pouvait être que celui de clôture de la série. Encore une fois, je dois dire que toute cette résonance était impressionnante sur le plan des émotions. Dans ces moments-là, tu as l'impression d'être complètement en phase avec l'équipe de réalisation de la série, dans une forme de synchronisation quasi parfaite. Je crois que ça ne m'est jamais arrivé auparavant.
Mr. Robot, le père idéal de tous les enfants de ma génération
Pour terminer, et c'est sans doute ce qui m'a le plus ému dans la série, il y a le personnage de Mr. Robot lui-même. Même si ce dernier est empli de travers liés au fait qu'il n'est qu'une projection des idées d'Elliot vers le personnage d'un père protecteur, il n'en reste pas moins attachant. La relation parfois conflictuelle, parfois complice, toujours complexe entre les deux personnages fait la série (elle en fait également le titre principal).
Le plus troublant c'est que cette relation évolue avec le temps, au fur et à mesure des épisodes et on finit par apprécier l'attitude de Mr. Robot, qui passe du rôle de sale pirate informatique à celui de bouclier psychiatrique contre la triste réalité en passant par une étape d'incarnation du père. Le côté le plus intéressant du personnage tient au fait que Mr. Robot est le nom d'une société unipersonnelle de réparation de matériel et de logiciel informatique comme on a pu en connaître dans les années 90 et dont certaines persistent encore aujourd'hui. Ce type d'activité incarne nécessairement une espèce de mythe de l'époque pour tous ceux qui l'ont connue dans cette composante.
Je crois que les enfants des années 80 qui appréciaient l'informatique à cette époque auraient tous rêvé d'avoir Mr. Robot comme père. Quelqu'un qui a la même passion qu'eux, qui essaye d'en vivre, dont c'est même le métier. Mais aussi quelqu'un qui essaye de partager les codes de cette époque avec ses enfants, sans bannir d'un revers de la main ce côté novateur et un peu en contradiction avec la mode du moment (du moins en France). Bref, le père geek, en phase avec une certaine vision des choses, plutôt innovante, pionnière et à contre courant de la culture de l'époque.
Je dois dire que la scène du dernier épisode de la saison 3 où Elliot cherche des clefs de chiffrement pour annuler 9/5 et qu'il finit par trouver dans une photo numérique de lui et de son père a été un moment d'apothéose. Bien sûr les photos sont emblématiques de l'époque, toujours avec un zeste de nostalgie que les quadras de 2020 ne pourront pas éluder. Celle que je préfère est sans doute l'image de Christian Slater et de Aidan Liebman (respectivement Mr. Robot et Elliot enfant) qui jouent ensemble avec des manettes de NES. Quand le tout est servi par la musique de M83, tu ne peux que te retrouver au bord des larmes…
En guise de conclusion
Me voici arrivé au moment des conclusions. Vous l'avez sans doute compris si vous êtes arrivés jusqu'ici, j'ai vraiment passé un moment extraordinaire à regarder cette série. D'ordinaire, je ne suis jamais vraiment un grand fan de quoi que ce soit, je laisse ce rôle aux extravertis qui ont besoin de faire éclater leur joie au grand jour. Mais dans le cas de Mr. Robot, je dois dire que je suis conquis.
J'ai beaucoup d'admiration pour le personnage d'Elliot dans lequel je retrouve beaucoup de moi-même (et oui, c'est terrible à dire, mais je ne peux pas le nier) avec tous les travers qui sont les miens. Parfois, dans les moments où j'ai besoin de m'atteler à un truc complexe dans mon métier, je repense à certaines scènes de code de Mr. Robot et ça me donne du courage.
Je ne me suis jamais ennuyé une seule fois en regardant la série et pourtant j'ai allègrement binge watché les épisodes par paquets de 5 ou 6 à la fois (avant une indispensable pause pour digérer les émotions).
Enfin, c'est sans doute la première fois où j'ai l'impression d'être réellement en phase avec le réalisateur (Sam Esmail). Je comprends ses choix comme si je les avais faits moi-même. Je note que nous avons des repères culturels proches voire identiques, tant au niveau informatique, graphique mais aussi musical. J'y vois aussi une certaine forme de nostalgie partagée d'une époque où l'informatique n'était pas si courante et où les nerds et geeks de l'époque étaient sévèrement ostracisés ou mis à l'écart car considérés comme trop différents. Le fait d'avoir une série qui a cartonné m'apparaît comme une sorte de revanche sur cette époque et cela me laisse croire que j'ai bien fait de m'accrocher aux choix que j'ai pu faire enfant. Au final, je n'apparais plus si différent que ça et cela mérite qu'on rende hommage à ceux qui ont su insuffler ce discours de changement et de clarification. Moi, ça m'a fait un bien dingue…
…et pour ne pas l'oublier, j'emporte toujours un petit bout de Mr. Robot avec moi quand je pars travailler !